Un plan de gestion pour sauvegarder les espèces
Le Comité de Gestion des Poissons Migrateurs élabore tous les 5 ans un Plan de Gestion des Poissons Migrateurs des cours d'eau bretons.
Télécharger le PLAGEPOMI sur le site de la DREAL en cliquant ici
Lire les pages sur le PLAGEPOMI des cours d'eau bretons
Un comité spécialement dédié à la gestion des poissons migrateurs, le COGEPOMI, se réunit deux fois par an dans le cadre de la mise en œuvre du plan de gestion.
Les mesures de gestion figurent dans ce plan de gestion. En plus de l'application de la règlementation en vigueur, des mesures de protection adaptées aux enjeux locaux, des mesures de suivi, de connaissance et de communication peuvent être prises dans le cadre du PLAGEPOMI.
Les mesures de gestion des stocks sont déclinées en mesures relatives aux prélèvements et en mesures relatives au soutien d'effectif. A titre d'exemple, les mesures de gestion des stocks peuvent consister notamment à déterminer les quotas de captures et les périodes de pêche, ainsi qu'à les adapter si besoin en fonction de l'état du stock pendant la durée d'application du PLAGEPOMI. Le PLAGEPOMI des cours d'eau bretons actuel est établi sur une période de 2024 à 2027.
Mesures relatives à la pêche
Les modalités de pêche, déterminées par le Comité des Gestion des Poissons Migrateurs de Bretagne, varient selon les espèces, selon les stades et selon le lieu de pêche (mer, rivière ou estuaire). |
La pêche du saumon atlantique
Les modalités de pêche ont été définies à l'échelle de la France afin de préserver les stocks de saumon. La capture de juvéniles de saumons est interdite à toutes les périodes de l'année. Concernant les adultes qui arrivent de l'océan pour la reproduction, la pêche est autorisée à condition de laisser échapper un nombre suffisant de poissons pour assurer le renouvellement des générations. La gestion par TAC (Total Autorisé de Captures) organisée par l'OFB en appui avec la FNPF et l'INRAE est appliquée sur les cours d'eau depuis 1996.
Jusqu'en 2022, le principe était de définir une quantité maximale de saumons capturables par pêche est calculée par bassin versant. Ce calcul prenait en compte la productivité en juvéniles de chaque cours d'eau (calculée d'après les surfaces disponibles pour la croissance des juvéniles, id est la surface en habitats fonctionnels) et les quantités estimées de géniteurs (calculées d'après les quantités de jeunes produits par bassin versant en y affectant des taux de survie depuis le stade tacon). Le Total Autorisé de Captures (TAC) ainsi fixé par bassin versant permet théoriquement la survie d'un nombre suffisant de géniteurs.
Depuis 2023, dans le cadre du projet RENOSAUM (RENOvation de la stratégie de gestion du SAUMon en Bretagne) qui a permis de calculer de nouvelles limites de conservation pour les populations de saumon bretonnes, de nouveaux Totaux Autorisés de Captures (TAC) ont été définis à partir de 2023. 16 bassins bretons font donc l’objet d’un TAC. La déclaration des captures de saumon est obligatoire depuis 1987. La valeur du TAC est révisée par le COGEPOMI à la fin de chaque période du PLAGEPOMI à partir des nouvelles données disponibles (cartographie des habitats de croissance des juvéniles, résultats des indices d’abondance, captures par les pêcheurs amateurs aux lignes et remontées de géniteurs aux stations de comptage).
Chaque saumon pêché est marqué à l'aide d'une bague dès sa capture. Les bagues sont attribuées une par une ; et, un pêcheur ne peut obtenir une nouvelle bague que s'il a déclaré sa précédente capture. Ce système permet de suivre au jour le jour le nombre de saumons capturés par bassin versant et ainsi de fermer la pêche sur le bassin concerné dès que le TAC est atteint.
Télécharger la méthodologie d'élaboration de totaux autorisés de capture pour le saumon atlantique dans le massif armoricain (méthodologie appliquée en Bretagne entre 1996 et 2022)
En savoir plus sur le projet RENOSAUM (méthodologie utilisée depuis 2023)
Mesures relatives aux prélèvements par pêche du saumon atlantique du Plan de Gestion des Poissons Migrateurs (extrait du PLAGEPOMI 2024-2024) Poursuivre la gestion de la pêche par totaux autorisés de capture (TAC) et mener une étude pour rénover la stratégie de gestion de la pêche du saumon :
|
Pour en savoir plus sur le projet RENOSAUM : la lettre d'informations annuelle N°8
Pour en savoir plus sur la méthode des TAC : la lettre d'informations annuelle N°6
Pour en savoir plus sur le programme SAMARCH
La pêche de la truite de mer
La réglementation est semblable à celle qui s'applique sur le saumon. En eau douce, la déclaration est facultative.
Mesures relatives à la connaissance au au suivi des pêcheries de la truite de mer du Plan de Gestion des Poissons Migrateurs (extrait du PLAGEPOMI 2024-2027) Mieux connaître les captures à la ligne dans le domaine fluvial :
|
La pêche de l'anguille européenne
Les modalités de pêche de l'anguille européenne sont définies à l'échelle de la France dans le Plan de Gestion Anguille.
Mesures relatives aux prélèvements par pêche de l'anguille du Plan de Gestion des Poissons Migrateurs (extrait du PLAGEPOMI 2024-2027) Mener un diagnostic sur les autorisations et interdictions de pêche de l'anguille dans les marais et les estuaires
Informer sur les captures
|
La pêche des aloses
Il n'existe pas de règlementation de pêche applicable aux aloses.
Le Comité de Gestion des Poissons Migrateurs (COGEPOMI) a toutefois prévu dans son plan de gestion 2024-2027 de définir une règlementation de la pêche des aloses de façon à préserver le maintien du stock pour les pêcheurs amateurs et professionnels dans le domaine fluvial et maritime de la façon suivante :
Mesures relatives aux prélèvements par pêche des aloses du Plan de Gestion des Poissons Migrateurs (extrait du PLAGEPOMI 2024-2027) Mieux encadrer la pêche de l'alose
|
La pêche des lamproies
Il n'existe pas de règlementation de pêche applicable aux lamproies.
La pêche du mulet porc
Il n'existe pas de règlementation de pêche applicable aux mulets.
La pêche du flet
Il n'existe pas de règlementation de pêche applicable aux flets.
Le Comité de Gestion des Poissons Migrateurs (COGEPOMI) a toutefois prévu dans son plan de gestion 2024-2027 de définir une règlementation de la pêche des aloses de façon à préserver le maintien du stock pour les pêcheurs amateurs et professionnels dans le domaine fluvial et maritime de la façon suivante :
Mesures relatives à la connaissance et au suivi des pêcheries du flet du Plan de Gestion des Poissons Migrateurs (extrait du PLAGEPOMI 2024-2027) Mieux connaître les captures en mer et en estuaire - Quantifier l'enjeu de la pêche professionnelle et amateur du flet en mer et en estuaire |
Soutien des stocks
Lorsqu'une espèce a disparu d'un fleuve ou est menacée de disparition, il est possible de recourir au soutien des stocks en apportant des individus provenant soit d'élevage, soit d'un autre milieu naturel. Dans les deux cas, il est nécessaire pour tout soutien d'effectif de prélever des individus dans le milieu naturel.
Le Comité de Gestion des Poissons Migrateurs expertise et valide toute opération de soutien d'effectif en Bretagne. Le recours a ces opérations n'a lieu que dans des situations très particulières en raison notamment de la compétition entre les individus issus d'élevage (souvent plus gros) et les individus sauvages.
Le soutien des effectifs de saumon
La reproduction et l'élevage des jeunes sont totalement maîtrisés en aquaculture. Il est donc possible de recourir à des repeuplements de poissons issus d'élevage pour soutenir les effectifs de saumons dans une rivière. |
La reproduction de géniteurs en captivité et l'élevage de jeunes saumons
La reproduction des géniteurs et la croissance des jeunes sont maîtrisées en aquaculture.
La reproduction des saumons peut être réalisée en pisciculture. Pour cela, des individus mâles et femelles en cours de migration sont prélevés dans des pièges aménagés la plupart du temps sur des barrages. Ils sont ensuite amenés en pisciculture et conservés jusqu'à la période favorable à la reproduction. La semence des mâles et les œufs des femelles sont alors mélangés dans des conditions contrôlées afin d'assurer la fécondation. Les jeunes saumons issus d'élevage sont ensuite relâchés dans le milieu naturel.
Les stades de déversement peuvent varier depuis les individus de quelques semaines jusqu'au smolt prêt à partir en mer.
Mesures relatives au repeuplement du saumon atlantique du Plan de Gestion des Poissons Migrateurs (extrait du PLAGEPOMI 2024-2024)Préciser les modalités pour le repeuplement en saumon
|
Les opérations de déversements sur le Couesnon se sont terminées en 2010.
Télécharger le rapport bilan du programme de restauration du saumon sur le Couesnon et le diaporama
Les opérations de déversements sur l'Aulne se sont terminées en 2017.
Télécharger le rapport bilan des études et actions sur l'Aulne (BGM, 2012)
Les repeuplements d'anguilles
L'élevage des anguilles n'est pas aussi bien maîtrisé que celui du saumon. Les anguilles se reproduisent à de grandes profondeurs dans la mer des Sargasses. La reproduction n'a, à ce jour, pas encore été observée in situ.
Le repeuplement est envisagé dans le plan de gestion de l'anguille afin de remédier aux menaces de disparition qui pèsent sur l'espèce. Il est effectué dans le cadre d'appels à projet nationaux. Cette mesure consiste à prélever une partie des civelles qui arrivent dans les estuaires et à les transporter vers des sites favorables à leur croissance.
Le transport occasionne cependant des mortalités au stade civelle, stade où l'anguille est très fragile. Malgré les précautions prises, les mesures de repeuplement représentent un risque de mortalité supplémentaire. Cette mesure a été prise dans l'attente de l'amélioration des conditions de circulation le long des cours d'eau et d'une amélioration plus globale de l'état des milieux aquatiques. Il reste toutefois à évaluer plus précisément l'efficacité des repeuplements.
Mesures toutes espèces
Le Plan de Gestion des Poissons Migrateurs (PLAGEPOMI) définit des actions communes à toutes les espèces de migrateurs amphihalins. Pour la période 2018-2023, les autres mesures liées à la prise en compte des problématiques relatives aux prédations, aux espèces émergentes ou invasives et aux aspects sanitaires de ce plan sont de :
- Suivre les études relatives à l'impact du grand cormoran sur les poissons migrateurs
- Poursuivre la collecte de données sur le silure et si besoin, mettre en place un suivi pour évaluer l'impact du silure sur les poissons migrateurs
- Assurer une veille de l'impact des espèces émergentes potentiellement invasives ou des espèces invasives sur les poissons migrateurs (corbicules,...) et en informer le COGEPOMI
- Assurer une veille de l'impact des problèmes sanitaires sur les poissons migrateurs et en informer le COGEPOMI
Signalez un saumon mort ou malade pour nous aider à les préserver