La recherche des ammocètes
Les lamproies vivent plus longtemps au stade larvaire enfouies dans les sédiments que libres dans l'eau.
Matériel | Prélèvement | Tri |
Objectifs
En comparaison d'autres amphihalins tels que le saumon atlantique et l'anguille européenne, les lamproies font l'objet de peu d'études et de suivis. Au sujet de cette espèce, le plan de gestion des poissons migrateurs des cours d'eau bretons a pour objectif de "connaître les effectifs, mieux connaître l'aire de répartition et les augmenter".
Afin d'améliorer les connaissances sur les lamproies et notamment d'obtenir des informations quantitatives, les ammocètes sont recherchées dans leurs habitats de croissance. Il existe quelques méthodes de comptage des ammocètes ; elles consistent à prélever des sédiments.
Principes
Les habitats de croissance des ammocètes correspondent aux zones de dépôt des sédiments dans les cours d'eau.
Plusieurs méthodes existent. L'une de ces méthodes consiste à aspirer les sédiments (Taverny et al., 2005). Cette méthode présente l'avantage de prospecter les milieux profonds et d'obtenir des informations quantitatives. Elle est cependant coûteuse et est lourde à mettre en œuvre. Elle nécessite en effet l'utilisation d'un bateau et d'un matériel d'aspiration manipulé par un plongeur.
La méthode de prélèvement des ammocètes mise en œuvre en Bretagne a été élaborée par l'INRA. Il s'agit de prélever les sédiments dans une une enceinte rigide enfoncée dans le substrat. Elle est applicable pour une hauteur d'eau inférieure à 50 cm. La limite de cette méthode n'est pas la hauteur d'eau mais la longueur des bras du manipulateur qui fouille les sédiments dans l'enceinte de prélèvement !
L'absence d'ammocète dans un cours d'eau n'indique pas l'absence de lamproie dans le cours d'eau concerné. La présence des ammocètes est en effet conditionnée par :
- l'accès possible des géniteurs au cours d'eau,
- le taux de survie des ammocètes,
- le départ possible des ammocètes vers d'autres portions de cours d'eau.
Méthode
Les secteurs potentiellement habités par les ammocètes sont repérés au préalable. L'enceinte de prélèvement est enfoncée dans le substrat qui est recueilli à l'aide d'une épuisette et filtré dans le filet.
Enceinte de prélèvement des sédiments (Source : INRA) :
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Le filtrat est déposé dans un tamis flottant de maille de 1mm. Les ammocètes recueillies sont déposées dans des bacs contenant de l'eau et un anesthésiant puis identifiées et mesurées.
Ce prélèvement est répété 30 fois sur un secteur donné. Les résultats obtenus sont :
- Le nombre d'ammocètes / m²,
- La proportion des 2 genres possibles en Bretagne (Lampetra et Petromizon) au sein de la population de lamproies,
- Les histogrammes des tailles fournissent des informations sur la croissance des ammocètes et sur les tailles moyennes par classe d'âge.
Télécharger le rapport sur les flux migratoires et les indices d'abondance des populations de lamproies du Scorff, de l'Oir et de la Bresle (Lasne, E. & Sabatié, R. 2009)
Télécharger le protocole d'échantillonnage des ammocètes (Source : BGM, d'après Lasne, E. & Sabatié, R. 2009)
Télécharger la fiche de terrain (Source : BGM)
Résultats
2 stations sont échantillonnées depuis 2015 sur le Liziec avec une enceinte de prélèvement.
Sur la station à proximité de la limite de la marée dynamique, 33 larves de lamproies ont été capturées sur 20 points en 2016. Parmi elles, 25 ont été identifiées comme larves de lamproies marines, les autres étant soit des larves de lamproies de Planer, soir des larves indéterminées (trop petites). En 2015, les lamproies étaient beaucoup plus nombreuses puisque ont été comptées 105 larves dont 77 étaient des lamproies marines et 2 des lamproies de Planer. La proportion de lamproies marines restent toutefois dans la même gamme en 2015 et 2016. | |
Sur la station la plus en amont - à l'aval de la limite de la conlonisation des géniteurs de lamproies marines-, 39 larves de lamproies ont été capturées sur 15 points. Parmi elles, aucune n'a été identifiée comme larve de lamproie marine. |
Une station a été prospecté en 2016 par un dispositif spécifique pour eau profonde, la "Ravageuse".
16 larves de lamproies ont été capturées sur 20 points. Parmi elles, 5 ont été identifiées comme larves de lamproies marines, les autres étant soit des larves de lamproies de Planer, soit des larves indéterminées car trop petites.
Une station, située à moins de 2 km en amont de la limite de la marée dynamique, a été prospecté en 2016 par un dispositif spécifique pour eau profonde, la "Ravageuse".
31 larves de lamproies ont été capturées sur 20 points. Parmi elles, 13 ont été identifiées comme larves de lamproies marines, les autres étant soit des larves de lamproies de Planer, soit des larves indéterminées car trop petites.
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