La grande alose est classée en préoccupation mineure depuis 2008 à l’échelle mondiale selon les critères de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

UICN ALA

Classement UICN de la grande alose à l'échelle mondiale

Classée en danger critique d’extinction depuis 2019 en France, les grandes aloses ne courent plus les cours d’eau… Les grands axes de migration historiques (Garonne-Dordogne, Loire, …) ont vu leurs populations d’aloses chutées, passant de centaines de milliers d’individus dans les années 90 à quelques milliers aujourd’hui. De récents travaux(1) montrent un déclin net généralisé en France depuis une dizaine d’années…

(1) Legrand, M., Briand, C., Buisson, L., Artur, G., Azam, D., Baisez, A., Barracou, D., Bourré, N., Carry, L., Caudal, A.-L., Charrier, F., Corre, J., Croguennec, E., Mikaélian, S. D., Josset, Q., Le Gurun, L., Schaeffer, F., and Laffaille, P. 2020. Contrasting trends between species and catchments in diadromous fish counts over the last 30 years in France. Knowledge & Management of Aquatic Ecosystems, 421(7) :1–23)

La responsabilité majeure de la Bretagne

En Bretagne, l’aire de répartition des aloses se limite principalement aux grands fleuves côtiers avec des fluctuations importantes du stock d’une année sur l’autre. Classée à l’échelle régionale en danger pour ces raisons, la responsabilité bretonne vis-à-vis de cette espèce est considérée comme majeure.

Les faibles capacités d’accueil des fleuves bretons se traduisent le plus souvent par des petites populations d’aloses. Les principales populations sont localisées sur trois fleuves côtiers : la Vilaine, l’Aulne et le Blavet. Des remontées d’aloses sont observées sur plusieurs autres fleuves, comme l’Elorn, l’Ellé ou le Léguer, mais il est aujourd’hui considéré que ces remontées sont limitées à quelques dizaines voire une petite centaine d’individus par année.

Plusieurs suivis permettent aujourd’hui d’obtenir des données fiables sur les populations d’aloses en Bretagne :

  • Le suivi des remontées d’aloses au niveau des stations de comptage sur l’Aulne et la Vilaine
  • Le suivi acoustique de la reproduction des aloses sur le Blavet

 Sur l’Aulne au niveau du seuil de Châteaulin, la population d’aloses oscille entre 400 et 4 500 individus avec des remontées exceptionnelles jusqu’à plus de 6 500 en 2004 et 2005. Sur la Vilaine, entre 300 et 2 600 aloses remontent chaque année la Vilaine au niveau du barrage d’Arzal avec des remontées pouvant aller jusqu’à 4 500 comme en 2010. 

En cliquant sur cette iframe, les cookies seront déposés

La principale menace sur les populations d’aloses est l’entrave à la libre circulation

La situation des aloses semble stable en Bretagne mais leurs effectifs fluctuent très fortement d’une année à l’autre en raison des conditions hydro-climatiques, de la dynamique naturelle de ces espèces et du contexte local.

À l’heure actuelle, la principale menace sur les populations d’aloses reste l’entrave à la libre circulation empêchant l’accès à des zones de frayères nouvelles voire historiques. Les aloses sont souvent contraintes à se reproduire à l’aval immédiat d’obstacles infranchissables sur des frayères “forcées” où la survie des œufs serait moindre. Il faut également évoquer la menace de l’exploitation par la pêche professionnelle sur la Vilaine ou encore la pêche à la ligne dont l’impact de la pratique, essentiellement en no-kill, n’est pas connu sur les aloses. Des enquêtes sont menées chaque année par BGM en collaboration avec les Fédérations de pêche de Bretagne, le nombre de réponses attendu n’est aujourd’hui pas suffisant pour estimer les captures par la pêche de loisirs.

La plus grande attention doit être apportée à cette espèces en raison des fluctuations actuelles du milieu marin lié au dérèglement global du climat.

Et l'alose feinte ?

L'alose feinte est quasi-menacée en France. En Bretagne, les données sur l'alose feinte sont rares et ne permettent d'évaluer son abondance et son aire de répartition. L'état de conservation de l'alose feinte n'a pu être  déterminé mais la responsabilité de la Bretagne vis-à-vis de cette espèce a été considérée comme très élevée.