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Une année avec Eog ! Episode 20 - Le saumon exige de bonnes conditions d’habitats

Une année avec Eog ! Episode 20 - Le saumon exige de bonnes conditions d’habitats

 

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Dans le cadre de l'année internationale du saumon, Bretagne Grands Migrateurs lance tout au long de l'année 2019 une chronique sur le saumon. Aujourd'hui, le vingtième épisode : Le saumon exige de bonnes conditions d’habitats

De même que pour les humains ou tout autre être vivant, les fonctions vitales des poissons (repos, alimentation, reproduction) ne peuvent être satisfaites que dans certaines conditions d’habitats. La capacité d'accueil du milieu est une condition essentielle au bon déroulement des étapes vitales. Le saumon atlantique a un cycle de vie complexe et possède, par conséquent, des exigences d’habitats toutes aussi complexes…

Même si les conditions en mer influencent la qualité et la quantité des saumons qui reviennent en rivière se reproduire, une condition d’égale importance pour la survie de leurs populations est la qualité des milieux pendant leur phase en eau douce. Ainsi, il faut au saumon une eau de bonne qualité (température, oxygène dissous) et des conditions particulières d’habitats (espace disponible, substrat, abris, fourniture en nourriture, qualité et quantité des zones de frai, …).

La remontée des adultes en cours d’eau

Entre les phases de migration active, les saumons ont besoin d’un habitat de repos répondant à 2 critères : une protection contre les prédateurs et un ombrage suffisant. Cet abri doit donc présenter certaines caractéristiques : une profondeur supérieure à 0,3 m, une température inférieure à 25°C (-> Cf. article 14 de la chronique d’Eog), une luminosité faible et à l’approche de la période de reproduction, la proximité aux frayères. A l’échelle de la rivière, l’habitat de l’adulte peut être relié aux profonds et se matérialise par une sous-berge, des racines, des blocs rocheux…

© FNPF - François Madelon

 La reproduction des géniteurs et le développement embryo-larvaire

 

© INRA - E. Beall

La qualité de l’habitat est une des clés du succès de la reproduction. La profondeur de la lame d’eau, la vitesse du courant et la taille du substrat sont généralement considérées comme les variables internes à la rivière les plus importantes dans la détermination de la sélection de l’habitat de ponte par les poissons. De manière générale, une frayère se caractérise par une profondeur entre 20 et 50 cm, une vitesse de l’eau entre 35 et 65 cm/s et une taille de substrat entre 16 et 64 mm (cailloux) (-> Rdv mi-décembre pour en savoir plus la phase de reproduction des saumons). Ces conditions permettraient un flux intragravellaire élevé et donc un bon apport en oxygène, indispensable au développement des œufs puis des larves (-> Cf. article 4 de la chronique d’Eog). A l’échelle du cours d’eau, les zones de frayères peuvent être reliées aux têtes de radiers et queues de profonds.

 La croissance des juvéniles de saumons

Les tacons de l’année (juvéniles 0+) sont principalement présents dans les radiers avec un substrat grossier. La distribution des tacons plus âgés (juvéniles 1+) est proche de celle des tacons 0+ à ceci près qu’elle tend plus vers les rapides.

Comme pour le choix des sites de frai, les variables qui influeraient le plus l’utilisation de l’habitat par les juvéniles de saumons sont :

  • la hauteur : les tacons 0+ préfèrent des zones de 10 à 15 cm tandis que les tacons 1+ des zones supérieures à 30 cm.
  • la vitesse : les juvéniles occupent des zones de courant rapide entre 40 et 70 cm/s.
  • le substrat : la granulométrie varie entre 1,6 et 6,4 cm -correspondant grosso modo aux cailloux - pour les tacons 0+. La présence de blocs caractérise l’habitat des tacons 1+.

L’ombrage et la végétation aquatique ont également leur rôle dans la distribution des juvéniles de saumon.

Le saumon utilise des habitats hétérogènes (profonds, têtes de radiers, radiers, rapides…) pour réaliser les phases de son cycle de vie en eau douce. En plus de cette diversité, une bonne connectivité de ces habitats est nécessaire !

Malheureusement, l’habitat du saumon est soumis à de nombreuses menaces d’ordre physique, chimique et biologique. Parmi celles-ci figurent les obstacles à la migration (-> Cf. article 9 de la chronique d’Eog), les modifications des refuges, les altérations du lit des cours d’eau, les modifications apportées aux pratiques de gestion foncière et les changements de quantité et qualité de l’eau.

En Bretagne, une grande partie de l’habitat d’eau douce a été perdue (plus de 50% du linéaire historique inaccessible) ou dégradée (drainage, calibrage des cours d'eau, curage, pollutions, …). De nombreuses actions de restauration et reconnexion de l’habitat fleurissent depuis plus de 20 ans à l’initiative des syndicats de bassins versants, collectivités, fédérations de pêche, associations, Etat… mais les efforts doivent se poursuivre. D’autant plus face au changement climatique qui aura non seulement un effet important sur les conditions de vie du saumon en mer, mais également des conséquences sur leur (sur)vie en rivière…

  … Prochain épisode fin novembre

Pour lire ou relire les précédents articles de la chronique "Une année avec Eog... Un saumon de Bretagne!"

Pour en savoir plus sur l'année internationale du saumon

Retrouver l'actualité des poissons migrateurs en Bretagne sur notre site Internet : www.observatoire-poissons-migrateurs-bretagne.fr


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